Marie, Jiham et les autres ne sont pas là pour «manifester contre la loi Pécresse» mais pour «défendre» Prince, leur copain de bahut menacé d’expulsion.
Ils sont une centaine au total avec des représentants du lycée des Arènes, du collège et de l’école maternelle de Bellefontaine pour déposer place Saint Etienne 4000 signatures de soutien à la famille Tordet, originaire de République Centrafricaine.
Hakim Amokrane, l’ex-Zebda, chanteur du groupe Hakim et Mouss est lui aussi venu en famille. Il est membre du Réseau Education Sans Frontière et parrain de Prince.
Il n’est pas sûr que cette solidarité suffise à infléchir le préfet. Jean-François Carenco semble en effet avoir fait de ce cas une borne à ne pas franchir : «ce sera non», indiquait-il vendredi dernier, évoquant des raisons qu’il préfère ne pas livrer au public.
Prince, 16 ans, est l’ainé d’une famille de trois enfants. Décrit comme «brillant» par Isabelle sa professeure d’histoire, il a obtenu une bourse au mérite. Il est aussi détenteur d’un diplôme de citoyen d’honneur de la ville de Toulouse remis par le maire lui-même.
Avec ses soeurs Solène et Suzy et ses parents, Leslie et Léopold, il est sous le coup d’un arrêté d’expulsion. Qui devrait s’appliquer dès le 16 décembre, sauf avis contraire du tribunal administratif, saisi par le père.
Léopold, 37 ans, est licencié en droit et titulaire d’un CDI dans une entreprise de transport. Il est, dit-il, «toulousain d’adoption» depuis 1999. «Après le coup d’état de 2001 en Centrafrique, poursuit-il, ma femme fonctionnaire du gouvernement renversé et donc menacée m’a rejoint». Prince et Solène ont suivi. Suzy est née en France
La mère se désole: «Cela fait 8 ans que mon mari est là, il a toujours travaillé en règle. Nous avons fait des études supérieures, nous avons toujours été droits et honnêtes et on se heurte constamment à un mur ».
Le prochain rassemblement aura lieu le mercredi 12 décembre à 17h30, devant la préfecture. .
Prince est ému devant la mobilisation de ses camarades : «Je ne pensais pas qu’il y aurait autant de monde».
LAETITIA SOULA et JEAN-MANUEL ESCARNOT
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